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GREG BEUGNOT : " TOUT EST DIFFERENT EN PRO B ! "

La saison 2016/2017 est sur le point de se clôturer avec la finale Chalon/ Strasbourg. Mais depuis maintenant un mois et son officialisation à la tête du SLUC pour les deux prochaines années, Greg Beugnot travaille activement sur la construction de son équipe.
Il veut permettre au SLUC de retrouver l’élite rapidement et s’en donne les moyens.
Entretien
Un mois après la fin de la saison, comment vous sens-vous ? 
Je me sens bien.
J’ai beaucoup analysé les raisons de l’échec de l’année dernière.
Il y a une réelle volonté de reconstruire au plus vite, afin de remonter le club dans la hiérarchie du basket français.
Nous avons besoin d’une forme de stabilité et ce n’est pas en changeant un effectif à 80-90% chaque année que nous allons le faire. Il faut anticiper dés cette saison, afin d’allier des jeunes joueurs aux potentiels intéressants et des joueurs en fin de carrière qui en ont encore sous le capot.
Vous n’avez pu empêcher la relégation du club. La mission était si complexe ?
A mon arrivée le constat a été assez rapide à faire.
Ce qu’il s’est passé à Strasbourg et ce que l’on a pu voir à la TV est dramatique… (Dominique Sutton refuse d’être remplacé). Il n’y avait aucune envie, aucune révolte.
La situation était donc compromise car aucune cohésion n’existait entre eux. Des joueurs qui lâchent rapidement dés que l’adversité pointe le bout de son nez… Il fallait trouver des solutions et donner un coup de fouet et de fraîcheur à tout ça.
Mais avec une masse salariale encadrée, beaucoup de contrats utilisés (12/16 contrats autorisés par la LNB) et un marché de joueurs très difficile cela s’annonçait délicat. Nos premiers choix n’ont pu se faire car ils étaient trop chers. On s’est donc mis a chercher des profils de joueurs différents.
On ne voulait pas trop nuire à la progression de Ben (Sene), en enrôlant Demond Mallet. Pas de chance pour nous Ben se fait une pubalgie au pire des moments… Tout est tombé contre nous.

« Cela nous change la projection de l’équipe qu’on imaginait au départ »

Le  prenez-vous comme un échec personnel ?
Personnel non, dans le sens ou nous avons tout donné pour parvenir à maintenir le club en Pro A.
Je n’ai jamais passé autant de temps dans les débriefings personnels avec les joueurs, à faire de la vidéo, formater les joueurs et changer leurs mentalités, tout ça dans un laps de temps assez court.
Il fallait trouver la bonne dynamique.
On s’était relancé en faisant une série de 2 victoires avant d’aller affronter Orléans dans un match crucial. L’équipe à tout fait à l’envers et n’avait pas cette niaque d’aller au combat. Cela a provoqué un nouveau coup d’arrêt dans la tête des joueurs.
Il y avait des matches ou ils cachaient sans aucune explication, je pense à domicile contre  Chalon et Paris. Les joueurs n’avaient pas plus que ça l’envie de combattre.
Quand tu es sur le fil du rasoir tout au long de la saison, ça finit malheureusement pas lâcher.
Vous allez découvrir la Pro B l’an prochain. Est-ce si différent que la Pro A ?
Tout est différent. Le jeu, le profil des joueurs.
Certains d’entres eux qui sont opérationnels et performants, peuvent connaitre beaucoup de souffrances en Pro B, par rapport à la densité physique et athlétique.
C’est un championnat particulier.
L’arbitrage est incroyable… en regardant de très nombreux matches nous nous sommes rendus compte que ça laissé beaucoup jouer. Il faut faire attention à ce paramètre et s’adapter.
Comment avance la construction de l’équipe ?
La priorité est de trouver des joueurs français en sachant qu’aujourd’hui la Pro A vient piller la Pro B.
Il y a une fuite des JFL. Les gros potentiels vont en NBA et les expérimentés se dirigent vers les autres championnats européens.
La Pro A devient donc très intéressée par les joueurs de Pro B.
Certains, sur qui nous avions beaucoup d’intérêt et qui dans un premier temps acceptaient de venir joueur à nancy, se dirigent désormais vers la Pro A… et à ça tu ne peux rien faire…
Nous mettons certains dossiers au chaud pour ne pas se trouver le bec dans l’eau plus tard et être dans l’urgence.
Cela nous change la projection de l’équipe qu’on voulait avoir au début.
Nous travaillons énormément, parfois de 10h à 23h en regardant des centaines de vidéos par jour.
Le Président Marc Barbé souhaite développer et rapprocher les relations avec l’Association du SLUC. Il souhaite que la structure Pro puisse s’appuyer sur son centre de formation.
Est-ce que les choses avancent dans ce sens ? 
Quand j’ai entamé les discussions avec le Président et les dirigeants j’ai expliqué comment j’ai travaillé à ASVEL et Chalon.
Le SLUC a la structure  et les caractéristiques budgétaires identiques à ce que j’ai connu auparavant.
J’ai imposé un développement au niveau de la structure amateur, pour faire monter des potentiels, au plus haut niveau. Tu ne peux pas avoir un centre de formation compétitif et attractif, si l’équipe professionnelle ne se repose pas dessus. A Chalon nous étions devenu quasi prioritaire sur les autres centres car nous avions réussi à développer des joueurs comme Sepholosha, Mokongo, Braud etc..
C’est indispensable pour un club comme Nancy de fonctionner ainsi.
Le recrutement de Pierre Verdière et des trois espoirs est le parfait exemple de cette nouvelle politique sportive ?  
Bien sur.
Avec Pierre, on se connait depuis des années maintenant. Il est plus à même à avoir la relation avec la structure amateur que nous cherchons à développer que moi. Il connait les différents jeunes joueurs qui pointent le bout de leur nez.
Il a montré à travers toutes ces saisons qu’il était capable de coacher et former.
C’est une excellente chose pour le club de pouvoir compter sur un centre de formation performant. Le recrutement de Valentin, Enzo et Will en témoigne.