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ABDOULAYE MBAYE : " L'EVOLUTION SUIT SON COURS "

Plus jeune joueur français meilleur marqueur en Pro A (Saison 2008-2009), grand espoir du basket français (« Génération Batum » champion d’Europe en 2006), … Abdoulaye Mbaye a connu trois graves blessures qui ont freiné sa progression.
Le joueur joue retrouve des couleurs au SLUC Nancy Basket.
Entretien avant un match décisif à Orléans ce samedi.
Peux-tu te présenter ?
J’ai 28 ans et je suis joueur du SLUC Nancy Basket depuis Janvier 2017.
J’ai commencé le basket à 6 ans à Orléans où je suis resté à jusqu’à mes 15 ans avant de partir pour le Centre fédéral, puis Dijon 4 ans, Strasbourg 2 ans, Gravelines, 2 ans et enfin Rouen 2 ans (saison 14/15 et 15/16).
Tu n’as pas été épargné par les blessures dans ta carrière, comment l’as-tu vécu ?
Ce n’est pas facile car tout se passait plutôt bien pour moi avant ces trois grosses blessures : le poignet en 2013/2014, et rupture des ligaments croisés du genou droit en 2014/2015 et rupture du tendon rotulien gauche en 2015/2016.
J’ai commencé à beaucoup douter sur la suite à donner à ma carrière.
La seconde blessure du genou, moins de trois mois après mon retour à la compétition a été le plus dur à vivre.
Je ne vais pas mentir, à ce moment-là je me suis posé la question de stopper ma carrière.
As-tu eu le sentiment de te sentir « seul » dans ces épreuves ?
Etre incapable de marcher ou courir du jour au lendemain alors que tu fais ça depuis plus de 15 ans, c’est dur… très dur.
J’ai été très bien entouré par ma compagne, ma famille, mes amis, ce qui m’a énormément aidé.
L’arrivée au monde de mon fils il y a peu m’a également beaucoup apporté.
Mes anciens coéquipiers ont également joué un grand rôle. Je pense à Jean-Michel Mipoka, et Alain Koffi qui, lors de ma seconde blessure aux ligaments du genou sont venus directement me voir et sont restés plus de 3h avec moi pour me soutenir… tout ça la veille de mon opération et juste après la fin du match. Je ne connais pas beaucoup de coéquipiers qui auraient fait ça.
Te revoilà en Pro A dix mois plus tard, pourquoi le SLUC ?
Le discours du coach était cohérent avec ce que je souhaitais et on ne refuse pas le SLUC, surtout après une période aussi difficile comme j’ai pu le vivre.
J’avais également très envie de jouer, surtout après 10 mois de galère.
Pour retrouver des sensations et les exigences de haut niveau, je savais où j’allais en étant sous les ordres de Greg Beugnot

« J’ai la chance d’être de retour sur le terrain et de jouer en Pro A »

Depuis, le rythme revient-il ?
Par rapport à mon arrivée, oui le rythme revient.
Cependant, j’ai besoin d’un peu plus de temps pour les sensations basket. J’ai perdu certaines habitudes mais qui vont revenir petit à petit à force de s’entrainer et jouer.
De là où je reviens, franchement, j’ai de la chance d’être de retour sur le terrain et de jouer en Pro A. J’essaie donc de me relâcher au maximum.
Vous venez de remporter un deuxième succès consécutif (Victoire contre Dijon 87-70), dans ce mois de mars déterminant. Personnellement et collectivement, est-ce le match le plus abouti de la saison ?
Collectivement, je pense que oui. Il y a encore des choses à régler mais il y a du mieux de notre part. Individuellement par contre, pas spécialement. Mais avec le temps je commence à prendre mes marques par rapport à mes coéquipiers et ce que veut le coach.
L’évolution suit son cours…
Samedi, vous jouez une nouvelle finale… cette fois-ci sur le parquet d’Orléans. Que faut-il faire pour réaliser un exploit et revenir avec un succès ?
Nous n’avons que des finales à jouer jusqu’à la fin de saison. Orléans ou autre…
Nous avons bien abordé 2 de nos 3 matchs cruciaux du mois de mars ; à nous de poursuivre nos efforts.
Il y a un changement d’état d’esprit depuis la 2ème mi-temps du match face à Strasbourg (NDLR : Le 04 mars le SLUC est passé de – 23 points à -8 points en 14 minutes.).
Nous nous sommes mis à mettre une véritable intensité défensive pour exister tout simplement.
Il faut désormais garder la confiance que nous venons d’engranger pour rester sur notre lancée au niveau de l’investissement défensif, le tout en continuant à se partager le ballon en attaque.
Cela a fonctionné contre Cholet et Dijon !
Si l’on s’en suit à ces principes de jeu nous pouvons avoir des chances de réaliser un bon résultat à Orléans.
Que pouvons-nous te souhaiter pour la fin de saison ?
Personnellement, la santé.
Collectivement, maintenir le SLUC en Pro A, pour les fans, les partenaires et les salariés.
Propos recueillis par Quentin LOZZIA