LE BILAN DU COACH A MI-SAISON !
Photos : C2Images
Le coach du SLUC Nancy basket, Alain Weisz, a livré sans concession ses impressions sur le bilan compliqué des siens à mi-parcours. Il s’exprime en restant optimiste et déterminé pour la suite de la saison.
Entretien.
Tout d’abord Alain Weisz comment vous sentez-vous ?
L’homme va bien mais l’entraineur vit une période difficile.
Pouvez-vous tirer le bilan du SLUC à mi- saison ?
A mi- championnat, nous avons participé à trois compétitions différentes : la Coupe de France, l’Eurocup et la Pro A.
La seule satisfaction aujourd’hui c’est d’être encore en lice en Coupe de France après avoir éliminé Strasbourg.
La campagne d’Eurocup, malgré des matches serrés contre des équipes fortes (Valence, Saragosse, Venise…) s’est soldée par une élimination. Contrairement à l’an passé, nous n’avons pu nous qualifier pour le Last 32.
En championnat, nous sommes en difficulté étant concerné, à ce jour, par la descente en Pro B. La deuxième partie de la saison s’annonce déterminante pour l’éventuelle réussite de cette équipe et surtout par rapport à une nécessité absolue de maintenir le SLUC en Pro A.
« Benjamin Sene est une grande satisfaction. »
Quelles sont les choses qui vous ont déplu sur cette première partie de saison ?
Nous avons dû faire face à beaucoup de difficultés depuis le début de saison.
Nous n’avons pu au départ compter sur l’équipe telle qu’elle avait été construite. Il y a eu beaucoup de blessures et une reprise de Falker différée, qui nous a posé beaucoup de problèmes, puisque Randal est l’un des piliers de cette équipe.
L’enchainement des différents meneurs de jeu ne nous a pas permis d’assoir un véritable jeu collectif qui est indispensable à la réussite d’une équipe. Nous avons cru trouver en décembre avec Derwin Kitchen le joueur qui allait nous permettre enfin d’avoir un minimum de cohésion, mais malheureusement nous n’avons pas pu le garder (départ pour la Turquie). Et ce n’est que depuis le match du Mans et avec l’arrivée de Steed (Tchicamboud), que nous pouvons considérer que c’est la première fois de l’année que nous avons un effectif au complet.
Quand on change de joueurs comme nous l’avons fait à plusieurs reprises, nous sommes soumis à l’état de forme des joueurs arrivant. La plupart du temps, ce sont des joueurs qui ont fait très peu de choses durant leur période de « break » et qui ont besoin de temps pour se remettre en forme.
Depuis une dizaine de jours l’équipe est mieux disposée athlétiquement. Une seule ombre au tableau, c’est la blessure de Flo (Pietrus), qui joue aujourd’hui courageusement mais sur une jambe. Il joue car il est conscient de la situation et il apporte tout ce qu’il peut pour sauver la saison mais il est physiquement à 50%. J’espère que son problème au talon d’Achille ne va pas s’aggraver.
Quels sont vos motifs de satisfaction ?
Si je dois positiver, sur les 24 matches joués avant Noel l’équipe est toujours restée dans un esprit cohésion, excepté le match à Antibes. Elle a toujours été dans les matchs, mais nous n’avons jamais su les finir. Mon équipe n’a jamais abdiqué, en témoigne le chiffre à l’évaluation ou aux rebonds, qui sont des indicateurs d’une équipe loin d’être en détresse.
Sur un plan individuel, je suis extrêmement satisfait de Benjamin Sene, qui non seulement a vu son temps jeu de grimper, mais est devenu le premier meneur de l’équipe. Ben, pur produit du Centre de Formation a montré qu’il peut passer le cap du professionnalisme. Vu ce qu’il fait cette année, il est devant une très belle carrière a seulement 21 ans !
Deuxième satisfaction c’est la confirmation d’Andy Panko qui confirme ses capacités à scorer. L’ancien triple meilleur marqueur d’Espagne pointe le bout du nez au classement des meilleurs marqueurs de Pro A. Il affiche surtout un professionnalisme de tous les instants. C’est une personne que je suis heureux d’avoir rencontré car il est certes d’une « autre époque », mais il montre à quel point la rigueur et la discipline permettent à un joueur de durer. C’est donc une grande satisfaction sur et en dehors du terrain.
« Le souhait du club est de garder Zach Moss »
Sur la mauvaise période que le club vit, sur quoi portez-vous vos efforts ?
Il faut bien reconnaître que nous vivons une période de crise. Le SLUC n’est pas habitué à jouer uniquement le maintien. Dans ce contexte, il est bien évident que les critiques se multiplient, les changements d’attitudes apparaissent, la méfiance prend le pas sur la confiance.
Ce sont tous des phénomènes classiques qui affectent une équipe en difficulté… mais c’est normal dans la mesure où le sport est une activité publique qui est amenée à être vue, jugée et critiquée.
La critique fait partie du spectacle sportif.
Le match ne s’arrête pas au coup de sifflet final, il se continue avec le commentaire, avec les avis, et je comprends tout à fait les critiques qui nous sont adressées aujourd’hui. Ce n’est pas propre uniquement à Nancy mais au Sport professionnel.
Chelsea, le Real Madrid, l’Equipe de France de football … et bien d’autres en sont des exemples sur cette saison.
Dans ce contexte, mon action se porte sur 3 axes :
– Faire de mon mieux. C’est-à-dire de trouver des solutions en espérant quelles deviennent positives.
– Garder mon enthousiasme intact pour que mon action soit efficace.
– Faire en sorte que l’enthousiasme des joueurs reste lui aussi intact afin de garder de la cohésion.
Malgré les défaites, malgré une situation à laquelle personne ne s’attendait, l’équipe ne s’est pas désunie et a toujours conservé une cohésion exemplaire.
Quand on est en crise de résultats, le coach doit faire en sorte de ne pas ajouter à la crise des résultats, une crise relationnelle.
C’est un souci essentiel. Il faut bien reconnaître qu’aujourd’hui un coach est aussi un gestionnaire de crise et c’est sans doute quelque chose que je n’aurai pas pu faire il y a vingt ans mais mon expérience me permet aujourd’hui de rester sur les bons rails et de faire en sorte que l’équipe s’améliore comme nous l’avons montré vendredi à Paris.
Vous avez parfois souligné le manque d’investissement de certains joueurs. Vendredi à Paris, ils ont su répondre de la plus belle des manières. Y-a-t-il eu une prise de conscience du groupe ?
J’ai surtout fustigé l’incapacité de mon équipe à terminer les matches, mais en aucun cas le manque d’envie.
Le match de Paris est arrivé après notre plus mauvaise prestation de la saison à Dijon ou nous avons été balayés.
Alors certes il y a eu une prise de conscience sur le fait qu’on ne pouvait pas tomber plus bas, et qu’il fallait absolument réagir. Mais il y a eu entre temps l’arrivée de Steed Tchicamboud qui ne jouait pas contre Dijon. La JDA avait vite compris qu’en assaillant Benjamin Sene nous allions être confrontés à un problème insoluble… ce fut le cas.
Contre Paris, Steed a réalisé l’un des meilleurs matches en pro A de sa carrière au meilleur des moments et tout le monde s’est mis au diapason. Une défense à l’intérieur avec Falker-Pietrus- Moss remarquable et puis Benjamin Sene, malgré une grosse entorse dès la deuxième minute de jeu a pu aider Steed.
Vous avez consumé les 16 contrats possibles sur une saison. On est donc amené à se poser la question sur le devenir de Zach Moss en lorraine. Va-t’il rester au sluc jusqu’à la fin de saison ?
Le souhait du club est de garder Zach Moss. En ce qui me concerne, c’est une évidence parce qu’il peut apporter beaucoup de choses.
De plus Randal et Florent ne peuvent plus jouer 34 minutes comme ils le faisaient ces deux dernières saisons. Si le club peut le faire il est indispensable de garder Zach.
Quelle est la feuille de route à suivre pour la suite du championnat ?
On compte 5 victoires pour 12 défaites. C’est un bilan maigre qui nous place dans une situation proche des relégables.
Les matches retour doivent nous permettre de faire mieux sur le plan comptable. Le calendrier nous sera un peu plus favorable. On sait d’après les statistiques le maintien c’est 12 victoires.
Maintenant je suis plus ambitieux que ça et j’espère remonter à la 11ème 12ème place et montrer que cette équipe a du potentiel et que si elle a échoué sur les trois premiers mois, c’est du à un concours de circonstances contraires…
Il y a aussi la Coupe de de France à jouer à fond. Cette compétition est un attrait car tout dépend du tirage au sort. Nous allons samedi à St Quentin avec l’espoir de nous qualifier pour les ¼ de finale même si une équipe de Pro B n’est jamais à sous-estimer.
Propos recueillis par Quentin LOZZIA.