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LE BILAN D'ALAIN WEISZ A MI-PARCOURS !

Photo : C2Images
Le coach du SLUC Nancy Basket, Alain Weisz a livré sans concessions, ses impressions sur le bilan des siens à mi-parcours. Le coach Nancéien dit tout. L’ambiance qui règne dans le club, le calendrier LNB, la saison de Florent Pietrus … Une interview a déguster sans modération.
(Entretien réalisé avant la rencontre contre Kuban , la blessure de Bandja SY et le tirage au sort de la LeadersCup)
Alain Weisz, pouvez-vous tirer le bilan du SLUC Nancy Basket à mi-saison ?
Je voudrai dire toute ma satisfaction de travailler dans le club du président Christian FRA remarquablement organisé où l’ensemble des services qu’ils soient sportifs, administratifs ou médicaux, travaillent main dans la main. C’est un plaisir.
Sur le plan sportif, nous avons atteints nos objectifs au long de la première moitié de la saison. Une qualification pour le Last 32 de l’Eurocup, une qualification pour la LeadersCup, un 1/4 de finale de Coupe de France sont des signaux positifs. Maintenant, la vraie réussite consiste à gagner une compétition ou à faire des PlayOffs « solides » comme l’an dernier.
Sur le plan collectif, l’équipe à fait un début de saison correct. Mais il a fallu passer la vitesse supérieure lors des quatre derniers matchs, dont trois étaient à l’extérieur. Les victoires à Gravelines, Paris et Rouen sont des moments clés. D’autant plus qu’à Paris et Rouen, nous avons joué après le départ de Darius Adams, avec Benjamin Sene, comme seul meneur. Il a assumé un rôle qu’il n’avait encore jamais tenu : un meneur principal et unique. Ces victoires ont été déterminantes dans la qualification à la LeadersCup. L’arrivée de Keydren Clark doit nous permettre de continuer nos compétitions avec un peu plus d’aisance. Depuis sa présence, il a apporté son talent, sa science de meneur de jeu à l’équipe.
Quels sont vos motifs de satisfaction ?
Au plan individuel, il faut souligner la grande saison que Florent Pietrus est entrain de réaliser. Flo n’a plus rien à prouver et met un point d’honneur à afficher un visage plus offensif, sans oublier de défendre. C’est sa force principale, tant en Eurocup qu’en championnat. Il est très prolifique alors que pendant des années en Espagne et même l’année passée en France il avait tendance à être uniquement au service de l’équipe sur le plan défensif. C’est sans doute sa meilleure saison depuis son départ de la France, il y a une dizaine d’années, et j’en suis très heureux. Ce n’est pas le seul aspect de la grande saison de Flo. Il est devenu capitaine après le départ de Kenny Grant. Il s’affirme depuis le début de la saison comme un grand capitaine. Il a toujours la bonne attitude et les bon mots pour relancer des joueurs qui peuvent être dans le doute ou qui sont peut-être dans l’erreur. C’est pour moi une révélation. J’ai toujours connu Florent très discret et aujourd’hui, il a le pouvoir et le devoir de conduire cette équipe. Il le fait à la perfection.
Au plan des satisfactions il y a également le fait d’avoir rajeuni considérablement l’équipe. L’éclosion de Benjamin Sene, rajoutée à l’arrivée de Bandja Sy et de Valentin Bigote, créent un profil d’équipe que je souhaitais. Seuls trois joueurs aujourd’hui, atteignent la barre des 30 ans. L’avènement de cette jeunesse dont certains ont encore beaucoup de choses à prouver, peut être un gage de continuité du SLUC Nancy dans l’avenir.
Quelles sont les choses qui vous ont déplues sur cette première partie de saison ?
Un match en particulier m’a beaucoup déplu, c’est la défaite contre Le Mans. Nous n’avons pas eu la présence d’esprit de conserver un résultat positif qui nous tendait les bras. Cela fait partie des défaites, dues à la malchance. Elle a été compensée par la victoire à Rouen où par contre, nous avons eu de la chance de gagner cette rencontre. Les choses s’équilibrent.
Je n’ai également pas aimé deux choses sur le plan organisationnel… La première, c’est l’obligation de jouer le vendredi après avoir fait des matchs très  difficiles deux jours plus tôt en Eurocup. La Ligue ne protège pas ses équipes engagées en Eurocup et qui jouent le jeu à fond.
La deuxième chose, c’est la trêve de Noel qui n’a pas été respectée par la Ligue. Cela nous a obligé à libérer les joueurs quatre jours et de les récupérer deux jours avant de disputer un match très important à Valence. Ce manque de professionnalisme m’agace d’autant plus que l’unanimité des techniciens était faite autour du respect de la trêve. Je pense qu’il est nécessaire que la LNB respecte un peu plus les joueurs et les techniciens pour le futur. Les trêves sont nécessaires pour avoir par la suite une période d’entrainement logique.
Comment jugez-vous le soutien populaire des supporters du SLUC Nancy Basket?
Je ne l’ai pas encore évoqué, mais c’est peut être ma plus grande satisfaction. Le sport professionnel est avant tout un spectacle. Jouer des matchs de Coupe d’Europe devant une assistance de plus de 4000 personnes, voire plus de 5000 personnes en ProA, montre que le public nancéien apprécie notre travail et le trouve attractif. Entre une équipe et ses supporters, il doit exister une osmose. Le basket est un sport ou les joueurs se surpassent lorsqu’ils sont particulièrement soutenus par leur public. Si nous avons réalisé une première partie de saison totalement positive c’est en partie grâce aux soutiens et à l’attitude de nos fans que nous le devons.
Quelle est la feuille de route pour la suite du championnat ?

La deuxième partie de la saison, sera plus difficile dans la mesure où c’est là que se disputent les titres. Le premier titre à remporter concerne la LeadersCup. Il suffit de trois victoires pour finir vainqueur. Evidemment trois victoires contre les meilleurs équipes du moment… Il peut y avoir des surprises… et qui sait, ce qui peut se passer pour le SLUC ?
L’Eurocup : Arrivé dans le Last 32 était un objectif que nous n’osions espérer. Nous y sommes. Se qualifier maintenant dans une poule où nous sommes opposés à deux équipes aussi fortes que Kuban et Valencia serait un véritable exploit. Difficile d’imaginer une qualification pour le top 16 même si la motivation est là.
La Coupe de France : Cela dépend toujours des tirages qui sont effectués. L’avantage du terrain est capital. On a pu le voir dernièrement contre Nanterre. Nous sommes en 1/4 de finale… à 3 matchs d’un titre. C’est une compétition que nous jouerons à fond comme l’année passée. (Tirage au sort qui sera effectué le 26 janvier prochain)
Quant au championnat et aux PlayOffs, qui restent le Graal, il faut d’abord rester dans les huit meilleurs équipes… ce qui n’est jamais acquis, et ensuite être le mieux classé possible pour avoir peut-être l’avantage du terrain en 1/4 de finales. Cela fait partie des choses possibles même si aujourd’hui trois équipes se détachent : Limoges, Strasbourg et Nanterre. Il reste une 4ème place à prendre où Dijon a déjà mis un pied et demi, mais les 17 matches retour peuvent réserver des surprises.

Comment expliquez-vous la montée en puissance de vos joueurs ?

De toute façon, les constats sont limités dans le temps. Une équipe qui monte en puissance peut retomber très vite ! Un grain de sable peut tout dérégler. Il faut tout simplement savourer le moment présent lorsqu’il est de qualité. Mon métier consiste à être vigilant sur ce qui peut dérégler la mécanique et je me garderai bien de faire des pronostics sur ce qui se passera à l’avenir. Je connais trop la fragilité d’une équipe pour considérer la période que nous vivons aujourd’hui comme définitivement acquise. Les deux matchs à Paris et à Rouen sans meneur US, puis l’arrivée de  Keydren Clark, véritable meneur nous incite à beaucoup d’optimisme. Il nous reste à vérifier si cet optimisme est de bon aloi.
Quelle est l’ambiance dans le vestiaire ?
L’atmosphère de travail est excellente. L’ambiance entre les joueurs en dehors du terrain et qui commence dans les vestiaires est, elle, aussi très appréciable. Mon expérience me conduit à être très méfiant par rapport à ce que tout le monde considère comme l’élément clé des résultats d’une équipe. L’ambiance n’est pas la cause des bon résultats, elle en est la conséquence. La première des choses, c’est la qualité du jeu produite, ensuite, ce sont les victoires qui engendrent la notion de bien-être tant sur un plan individuel que collectif. Ne confondons pas la chronologie des émotions…
Que peut-on souhaiter à l’équipe ?
Le premier des souhaits est que l’ambiance qui règne au club en ce moment perdure tout au long de la saison et qui concerne tous les acteurs de notre activité. C’est cela qui témoigne de la véritable santé d’un club.
J’aimerai, également, qu’on remporte l’une des compétitions dans lesquelles nous sommes engagés. Nous sommes passés prêt l’année dernière d’inscire notre nom sur le palmarès de la Coupe de France. Cette année peut être une consécration. Qui sait ?
Quentin Lozzia